Mon rendu d’expédition est désormais disponible ici. (les photos sont visionnables sur la page Photos)

L’aventure La Roue Voilée a été réalisée avec le soutien financier de la Mairie de Paris grâce au programme Paris Jeunes Aventures organisé par Aventure du Bout du Monde.

“Ne me demande pas si l’histoire s’arrête là. Elle s’arrête là, générique de fin. Il n’y a pas de suite, jamais, chez les marins.”

Bernard Giraudeau, Le Marin à l’Ancre

Cela ressemble un peu au gris du retour. A la fatalité des habitudes qui se réinstallent. A la seconde où on se demande si on se souviendra encore de son code de carte bleue. La machine est impartiale: le code est bon, mais la carte ne marche plus. Elle subit le mal de terre elle aussi.

Je regrette de ne garder de mes nuits, que le mal de mer à mon réveil et le sentiment de tanguer encore. Je veux revoir, même en rêve, ce long voyage. Qui s’efface peu à peu, à mesure que mon esprit s’encombre du quotidien parisien. Rentrée à la Sorbonne, le changement de décor est radical.

Préparer mon expo, mon petit film, mais d’abord mettre en ligne davantage de photos et vidéos. Patience…

A nouveau à bord d’un cargo.

Après un rapide tour en Martinique j’ai embarqué à bord du Fort Sainte Marie. Escale d’une journée en Guadeloupe avant la grande traversée à nouveau mais qui s’avère mouvementée cette fois-ci au vu des cyclones rôdant dans l’atlantique.

Retour prévu aux alentours du 28 septembre.

Ca va être dur.

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Dernier jour en Dominique.

Je prends le bateau demain pour la Martinique ou je passe une semaine avant de reprendre le cargo pour la France. Arrivee en France prevue aux alentours du 28 septembre.

Derniere ile, derniere ligne droite. Meme si m arracher a ce paradis me donne parfois le sentiment d avoir perdu le sens de ce que je fais. Trouver la force la ou on peut.

Je mesure surement a peine tellement tout ca va me manquer. Le bruit de la pluie sur les bananiers et sur la tole, les oiseaux, les sourires des gens, tous ceux avec qui j ai partages de si bons moments, les montagnes, la plage, les enfants qui trainent devant ma porte, le gout des racines cuisinees avec des bananes legumes et plantains, l odeur des goyaviers…

Rah ne pas y penser!

Je change mon ticket, une fois de plus. Je ne sais plus quand je pars, ni pour ou exactement. En attendant je reste la. Bettie me dit que si je ne sais pas c est que je ne suis pas prete a partir. Alors je reste. Perdue dans le zion comme ils disent ici. Dans les montagnes au milieu des plantations sur lesquelles les rastas construisent leur petite cabane et font pousser tubercules en tous genres, bananes, avocats, papayes, … Du vert a perte de vue avec au loin le bleu de la mer. La plage a deux pas.

Au fond, pourquoi est ce que je devrai limiter a quelques jours ce que eux vivent toute l annee?

Je commence a m enraciner malgre moi, a m attacher a la terre, aux gens que je rencontre et que je frequente. Comment resister?

Comment retrouver l energie de partir, de quitter leurs sourires, de s en aller quand chaque jour promet de nouvelles decouvertes pour le lendemain?

La rentree scolaire approche ici, je pense a la mienne que je vais manquer. Le temps me manque. Pourquoi faut il que cela prenne fin?

Nomade, c est renoncer a s implanter, n avoir plus de maison pour n avoir nulle part ou rentrer, ne plus avoir a rentrer. Se construire des cocons partout ou cela est possible et quitter la chrysalide quand les ailes sont pretes, alors que nous sommes un nouvel etre, pas tout a fait different ni tout a fait le meme.

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Je ne peux pas me resigner a quitter la Dominique. Je change a nouveau mon tiquet de bateau pour le 28.

Toujours ce meme cybercafe. A l exterieur il pleut. Les toles du toit font office de passoire. Et le sol se peuple de seaux et recipients en tout genre entre les cables electriques.

Je rencontre quelques francais installes sur l ile. Ils se sont jures de ne jamais plus remettre les pieds en Europe.